Les Puffs, dispositifs électroniques de vapotage à usage unique, interdits à la vente aux mineurs, sont pourtant de plus en plus répandus parmi les plus jeunes. Ma proposition de loi visant à les interdire sera examinée dans l’hémicycle la semaine du 4 décembre.
Selon un sondage réalisé par l’Alliance contre le tabac en 2022, plus d’un adolescent sur 10, âgé de 13 ans à 16 ans, a indiqué avoir déjà utilisé une Puff. Ces cigarettes électroniques jetables ne sont pas qu’un danger pour la santé publique, elles sont aussi une aberration écologique. Dès novembre 2022, j’ai déposé une proposition de loi pour interdire ces produits. Elle est aujourd’hui soutenue par 155 de mes collègues venant de 8 groupes politiques.
Déjà interdits dans plusieurs pays, comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande, les Puffs constituent un danger tant pour l’environnement que pour la santé publique. Ces cigarettes électroniques jetables, qui contiennent entre 300 et 600 bouffées (environ un paquet de cigarettes) sont constituées d’une batterie au lithium et des parties en plastique qui finissent inexorablement par être jetées à la poubelle, quand ce n’est pas directement sur nos plages, dans l’océan ou dans la nature. L’ONG Material Focus a estimé que 5 million de cigarettes électroniques à usage unique sont jetés chaque semaine au Royaume-Uni. Ces déchets correspondent à l’équivalent des batteries de 1 200 véhicules électriques jetées à la poubelle rien qu’au Royaume-Uni.
Double danger
Ces cigarettes électroniques à usage unique constituent aussi une vraie menace pour la santé publique ; les couleurs vives et les arômes fruités ou aux sucreries ciblent spécialement les plus jeunes. Les puffs, qui peuvent contenir une concentration de nicotine plus élevée que le maximum autorisé de 20mg/ml, peuvent devenir une porte d’entrée pour une addiction à la nicotine chez les plus jeunes. Selon une enquête de l’UFC Que Choisir d’avril 2023, menée avec des clients mystères dans une douzaine de points de vente, trois quarts des bureaux de tabac ont accepté de vendre des Puffs aux mineurs.
L’interdiction à la vente pour les mineurs n’est clairement pas respectée. L’Alliance contre le tabac, qui parle d’ « épidémie pédiatrique », rappelle également que l’utilisation de la Puff augmente les risques de développer une inflammation des voies respiratoires et impacte les acquisitions cognitives des plus jeunes.
Cette interdiction est une nécessité pour atteindre nos objectifs en matière de santé publique et de protection de l’environnement. Elle rassemble un grand nombre des groupes parlementaires (de la NUPES jusqu’aux groupes macronistes) autour du même combat et du texte que je porte. Je suis ravie que nombre de mes collègues aient cosigné cette proposition de loi. Nous avons pour objectif commun l’interdiction de ces dispositifs avant la fin de l’année 2023.